Olympe de Gouges
« J’étais faite sans doute pour la société, je l’ai fuie de bonne heure, je l’ai quittée au brillant de ma jeunesse ; on m’a dit souvent que j’avais été jolie ; je n’en sais rien, je n’ai jamais voulu le croire, puisque je faisais à la journée des toilettes éternelles pour m’embellir. »
(Le Philosophe corrigé ou Le Cocu supposé, 1787)
« On me fera sans doute le juste reproche que je fais trop mention de moi dans mes écrits, certes, il faut bien que je m’en occupe, puisque personne, directement, n’a eu la vertu de rendre justice à ce que j’ai produit de grand et d’utile et si c’est une faiblesse de se louer soi-même, cette faiblesse est pardonnable à une femme, surtout lorsque les plus grands hommes n’en ont pas été exempts. »
(Le Bon Sens français ou L’Apologie des vrais nobles, 1792)
« Monsieur, j’ai écouté vos sots propos avec le calme d’un philosophe, avec le courage d’un homme et avec un oeil observateur. Je suis cette même Olympe de Gouges que vous n’avez jamais connue, et que vous n’êtes pas fait pour connaître, profitez de la leçon que je vous donne : on trouve communément des hommes de votre espèce, mais apprenez qu’il faut des siècles pour faire des femmes comme moi. »
(Ecrits politiques, t. II, Paris, Côté-femmes, 1993, p.103)