25.6.23

 

La responsable des castings de Marie Claire, Fabienne Schabaillie, s’était justifiée en 2007 : « Il est vrai que nous choisissons rarement des mannequins noirs. Simplement parce qu’elles ne vendent pas. Quand nous avons fait une couverture avec la sublime Naomi Campbell, les ventes ont hélas été décevantes, et il faut savoir que multiplier les couvertures qui ne marchent pas mettrait en péril notre magazine. (…) Selon moi, ça n’a rien à voir avec le racisme. C’est juste que les lectrices, en majorité blanches, recherchent avant tout un effet miroir. Elles doivent pouvoir s’identifier. » On peut douter de l’argument, puisque même les éditions locales des grands magazines occidentaux répugnent à mettre en couverture des modèles des pays où ils s’implantent. Et quand bien même : on se demande pourquoi une lectrice rousse ou brune pourrait s’identifier à un mannequin blond, et inversement, mais pas à une Noire ou à une Asiatique… Schabaillie concédait d’ailleurs : « Sans doute devrions-nous brusquer les choses pour que les lectrices s’habituent à un autre type de beauté. »



Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine, Mona Chollet, 2012, p.224