29.3.19

(Simone de Beauvoir, La Force de l’âge) 

Elle adore vivre seule, dès ses années d’étudiante à Paris : « Je pouvais rentrer à l’aube ou lire au lit toute la nuit, dormir en plein midi, rester claque-murée vingt-quatre heures de suite, descendre brusquement dans la rue. Je déjeunais d’un bortsch chez Dominique, je dînais à la Coupole d’une tasse de chocolat. J’aimais le chocolat, le bortsch, les longues siestes et les nuits sans sommeil, mais j’aimais surtout mon caprice. Presque rien ne le contrariait. Je constatai joyeusement que le « sérieux de l’existence », dont les adultes m’avaient rebattu les oreilles, en vérité ne pesait pas lourd. »

Sorcières, La puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, 2018