Si elle (Marie-Hélène Lahaye) plaide pour que les femmes retrouvent la maîtrise de leur accouchement, ce n’est pas au nom d’un supposé « instinct » qui leur donnerait une science infuse du processus : l’accouchement, dit-elle, est un « ensemble de réflexes », quelques chose que le corps sait faire tout seul, comme vomir, « mais avec une issue bien plus réjouissante », et pour lequel il a surtout besoin qu’on lui fiche la paix. Elle montre comment le stress induit par le protocole hospitalier crée les problèmes qu’il se targuera ensuite de résoudre : « Le bruit du monitoring, et l’alarme stridente qui retentit si un capteur est déplacé, peut provoquer une hausse d’adrénaline chez la femme. Or la production d’adrénaline s’oppose à la production d’ocytocine, l’hormone qui provoque, entre autres, la contraction de l’utérus et qui est indispensable à l’accouchement. Les contractions vont alors devenir moins efficaces. Pour compenser cela, l’équipe médicale peut décider d’injecter une dose d’ocytocine, ce qui modifie la nature des contractions et augmente la douleur, par défaut de libération d’une autre hormone, l’endorphine. La mère peut alors ressentir le besoin d’une péridurale pour lutter contre la douleur, avec pour effet son immobilisation, facteur qui peut amener à un nouveau ralentissement du travail. »