Des représentations archaïques traînent dans les esprits au sujet des femmes qui n’ont jamais enfanté. L’insistance sur « l’épanouissement » et le « rayonnement » attribués d’office aux futures mères - alors que, à en croire les intéressées, les expériences de la grossesse sont très diverses - implique d’accorder une foi persistante, par contraste, aux images de vieilles filles au corps desséché par la vacuité de leur utérus. C’est ignorer que, comme l’écrit Laurie Lisle (cf. Without Child), l’utérus, même vide, est un organe bien vivant, « actif, avec ses sensations menstruelles et sexuelles ».
Sorcières, La puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, 2018