16.4.22


Pour ma part, j’adore l’idée d’un tête-à-tête assez intense et captivant pour combler les deux partenaires. Je ne crois pas à la fidélité sacrificielle : s’il y a de la frustration, il vaut mieux se séparer ou trouver un arrangement qui permette d’y remédier. Non, en effet, il n’est pas toujours possible d’être comblé par une seule personne, mais je ne veux pas non plus écarter d’emblée cette hypothèse.


Je crois que l’exclusivité amoureuse peut apporter des plaisirs irremplaçables ; que chacun, chacune est assez vaste pour contenir le monde entier et l’offrir à l’autre, et qu’on a jamais fini de connaître quelqu’un. J’aime assez la définition de la fidélité que donne Denis de Rougemont : « L’acceptation définitive d’un être en soi, limité et réel, que l’on choisit non comme prétexte à s’exalter, ou comme « objet de contemplation », mais comme une existence incomparable et autonome à son côté, une existence d’amour actif. »


Réinventer l’amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles, Mona Chollet, 2021, p.42