A la fin de son article (« The double standard of aging »), en 1972, Susan Sontag écrivait :
"Les femmes ont une autre option. Elles peuvent aspirer à être sages, et pas simplement gentilles ; à être compétentes, et pas simplement utiles ; à être fortes, et pas simplement gracieuses ; à avoir de l’ambition pour elles-mêmes, et pas simplement pour elles-mêmes en relation avec des hommes et des enfants. Elles peuvent se laisser vieillir naturellement et sans honte, protestant ainsi activement, en leur désobéissant, contre les conventions nées du « deux poids, deux mesures » de la société par rapport à l’âge. Au lieu d’être des filles, des filles aussi longtemps que possible, qui deviennent ensuite des femmes d’âge moyen humiliées, puis des vieilles femmes obscènes, elles peuvent devenir des femmes beaucoup plus tôt — et rester des adultes actives, en jouissant de la longue carrière érotique dont elles sont capables, bien plus longtemps. Les femmes devraient permettre à leur visage de raconter la vie qu’elles ont vécue. Les femmes devraient dire la vérité."
Presqu’un demi-siècle plus tard, ce programme reste à la disposition de toutes celles qui voudraient s’en emparer.
Sorcières, La puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, 2018
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"Women have another option. They can aspire to be wise, not merely nice; to be competent, not merely helpful; to be strong, not merely graceful; to be ambitious for themselves, not merely for themselves in relation to men and children. They can let themselves age naturally and without embarrassment, actively protesting and disobeying the convention that stem from this society’s double standard about aging. Instead of being girls, girls as long as possible, who then age humiliatingly into middle-aged women, they can become women much earlier-and remain active adults, enjoying the long, erotic career of which women are capable, far longer. Women should allow their faces to show the lives they have lived. Women should tell the truth."
"The double standard of aging", Susan Sontag, 1972