Food Inc, 2008
30.5.14
La culpabilité nous ronge. Celle de ne pas être à la hauteur aux yeux de ceux que l’on aime, celle de ne pas être reconnus comme des gens intelligents, responsables et utiles. La culpabilité de ne pas rendre nos parents fiers, celle de ne pas être heureux alors que concrètement on est pas à plaindre. La culpabilité de ne pas se satisfaire. La colère d’être coupable. La culpabilité d’être en colère. Bref, cela ne s’arrête jamais. Et pourtant nous faisons tout pour un jour être satisfaits de ce que nous sommes.
Léa Frédeval, Les Affamés
29.5.14
27.5.14
26.5.14
25.5.14
Nous sommes neufs dans un monde que nous n’avons pas usé. Nous sommes neufs dans un monde que vous avez abîmé. Vous ne nous avez pas confié les clés du royaume, vous les avez laissé tomber là, après l’avoir mis à feu et à sang. Nous devons nous charger de ses morceaux émiettés. A nos âges, vous n’aviez pas à vous en inquiéter. Nous sommes soucieux pour ce monde. Son avenir repose entre nos mains et semble parfois passer avant le nôtre. Nous sommes donc dans l’obligation de guider un orchestre sans pour autant connaître notre propre partition.
Léa Frédeval, Les Affamés
24.5.14
Parfois, quand mon esprit divague, j’imagine que l’ensemble de ma génération cesse d’être. J’imagine qu’un matin, aucun jeune de France ne quitte son lit, qu’aucun de nous ne va travailler, que tous s’arrêtent. Je me fais le film d’une journée où les médias s’affolent, où les patrons paniquent, où les professeurs pleurent. Un jour où la jeunesse asphyxie le pays par son absence. Et je vois le Premier ministre s’excuser sur le plateau du JT, nous parler droit dans les yeux et nous dire qu’il n’avait pas mesuré à quel point nous étions essentiels au fonctionnement du pays. J’imagine son regard de chien battu nous supplier de revenir et nous exprimer sa gratitude envers ce que nous sommes.
Léa Frédeval, Les Affamés
23.5.14
22.5.14
21.5.14
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